Dans le cadre de son 4ᵉ appel à projets, la Fondation TELEMA a effectué des visites de terrain auprès de quatre (4) projets axés sur la pisciculture, situés dans les départements des Plateaux et de Pointe-Noire. Ce secteur, identifié comme prioritaire dans le Plan National de Développement (PND) 2022–2026 du gouvernement congolais, revêt une importance stratégique.
Face à la croissance démographique et aux enjeux liés à la sécurité alimentaire, la pisciculture émerge comme une solution durable. Elle permet non seulement de répondre à la demande croissante en protéines animales, mais aussi de dynamiser l’économie locale et créer des emplois.
Un potentiel encore sous-exploité
Au Congo, l’élevage de poissons, notamment le tilapia et le silure (poisson-chat), est une activité en plein essor mais encore insuffisamment structurée. Le pays dispose pourtant d’atouts majeurs :
- Un climat favorable permettant une production toute l’année ;
- Des ressources hydriques abondantes (rivières, étangs, etc.) ;
- Une forte demande locale en poisson frais, notamment dans les centres urbains comme Brazzaville et Pointe-Noire.
Lors de ses visites, la Fondation a rencontré de jeunes entrepreneurs engagés, animés par la volonté de rendre le poisson plus accessible à la population, de contribuer à la réduction du déficit en alevins, et de produire localement des aliments pour poissons. Malgré les défis, ces jeunes pisciculteurs font preuve de résilience dans la conduite de leurs activités.
Dans le département des Plateaux, par exemple, M. BALOKI, pisciculteur passionné, se consacre à la production d’alevins afin d’approvisionner les pisciculteurs de la région et de renforcer la chaîne de valeur locale.


À Pointe-Noire, M. Bahoumboula, responsable de l’entreprise Aquafish, se consacre à la pisciculture hors-sol. Avec son équipe, il élève différentes espèces de poissons en bassins, misant sur un modèle adapté au contexte urbain.
« Nous avons aussi cette possibilité d’arriver jusqu’à 500.000 alevins par mois. Si nous avons l’aliment pour les nourrir, c’est facile d’atteindre plus. », Bahoumboula Wilde


Enfin, M. Kimangou Jovasnie, aquaculteur, s’est spécialisé dans la production d’alevins grâce à son écloserie. Son objectif est de contribuer à pallier le manque d’intrants dans la filière et à soutenir d’autres pisciculteurs dans leur développement.


Accessible, adaptable et rentable, la pisciculture attire de plus en plus de jeunes porteurs de projets. Elle peut être lancée à petite ou moyenne échelle selon les ressources disponibles. Les modèles d’élevage sont variés : étangs traditionnels, bassins hors sol, cages flottantes… Chacun offre des perspectives de croissance adaptées aux réalités locales. De plus, le cycle de production court permet de générer des revenus réguliers, favorisant ainsi l’autonomisation économique des jeunes entrepreneurs.